7 semaines et 6 jours

J'essaie de rester forte et digne, mais les larmes, le chagrin, la douleur sont là, me submergent, et je suis envahie par ce vide immense que tu laisses à présent. Toi, tout petit que j'ai senti naître en moi aux premiers instants, toi dont j'ai perçu la présence avant même la révélation du test, toi dont j'ai vu l'image à la toute première échographie. Toi mon petit, mon tout petit que je n'embrasserais jamais, que je n'aurais pas eu la chance de connaître.
Tu représentes tout un avenir anéanti, 12 années d'un espoir aujourd'hui brisé à jamais.
Ta perte est immense et j'en connais les raisons, et je crains, je crois, que je t'ai tué, moi, ta maman.
Je m'attendais à te voir, petite luciole dans mon ventre.... mais mon ventre était vide. J'étais le tombeau d'un ange en devenir. Il a fallu vider ce ventre de toute trace de ta présence. C'est ainsi que l'on a aspiré de mes entrailles les restes de toi, pour qu'il n'y ai plus rien, mon petit, mon tout petit.
Alors que l'on ne me dise pas, "ça arrive souvent!", "ce n'était pas encore un bébé!", "ça va aller mieux la prochaine fois", "je connais quelqu'un à qui c'est arrivé bien plus tard dans la grossesse", "tu en ferras un autre", "ce n'est pas grave", " tu es jeune!...", "ça s'arrange, tu verras, avec le temps...", "Dieu à décidé ainsi...", "il vallait mieux cela qu'un enfant mal-formé...", " c'est la sélection naturelle..." ....
Non, ce sont autant de phrases pour museler mon deuil et m'enfermer dans un silence pour seul défense. Un silence pour prison.
Je ne veux pas valoriser ma douleur et passer pour une victime, non, je veux juste pleurer mon enfant jamais né.

Je ne te dis pas adieu mon petit, car en Dieu je ne crois plus, et si mon ventre est vide de toi, mon coeur est à présent ta maison... pour toujours.


                                                                                                                                           Ta Maman

Le ciel s'est ouvert

Le rideau s'est baissé de façon aussi brutale qu’inattendu.

J'ai tirée ma révérence ce samedi 2 Avril à 8h15 du matin d'une crise cardiaque foudroyante qui ne m'a laissée aucune chance.

Je laisse mes parents d'adoption dans un désarrois que je ne peux plus consoler. Ils sont anéantis, perdus et dans une peine qui égal l'amour qu'ils me portaient.

J'ai eu une seconde chance lorsqu'ils m'ont recueilli et je le leur ai rendu au centuple. J'ai été une chienne heureuse, malicieuse, douce, câline, intelligente, toujours désireuse de suivre mes maîtres où qu'ils aillent.

Grâce à eux, j'ai fait votre connaissance et ainsi étendu mon univers de chien à des gens de qualité.

Adieu mes amis.

Soukha par Elise

Ce samedi 02 Avril 2011 à 08h15, j'ai fait une mauvaise blague, un mauvais poisson d'Avril à mes parents comme ils aimaient s'appeler.

J'ai été victime d'un arrêt cardiaque foudroyant auquel je n'ai pas résisté. Je venais juste en février dernier de fêter mes 10 ans et il y a de cela 7 ans j'avais croisé le regard de mon futur Papa ERIC et de ma future Maman ELISE alors qu'ils visitaient la SPA de Mérignac.

Je les remercie de m'avoir offert une nouvelle vie, une seconde chance. J'adorais faire de la voiture et au cours de leurs nombreuses balades j'ai été amené à vous côtoyer. J'espère un peu que vous vous rappellerez de moi et ce malgré ma fougue, mon besoin de liberté.

A présent je laisse ma maison vide hantée de plein de souvenirs.

Juste une dernière pensée pour vous et bien sur pour mes parents que je quitte dans une très grande tristesse.

Soukha par Eric