mercredi 20 avril 2011

7 semaines et 6 jours

J'essaie de rester forte et digne, mais les larmes, le chagrin, la douleur sont là, me submergent, et je suis envahie par ce vide immense que tu laisses à présent. Toi, tout petit que j'ai senti naître en moi aux premiers instants, toi dont j'ai perçu la présence avant même la révélation du test, toi dont j'ai vu l'image à la toute première échographie. Toi mon petit, mon tout petit que je n'embrasserais jamais, que je n'aurais pas eu la chance de connaître.
Tu représentes tout un avenir anéanti, 12 années d'un espoir aujourd'hui brisé à jamais.
Ta perte est immense et j'en connais les raisons, et je crains, je crois, que je t'ai tué, moi, ta maman.
Je m'attendais à te voir, petite luciole dans mon ventre.... mais mon ventre était vide. J'étais le tombeau d'un ange en devenir. Il a fallu vider ce ventre de toute trace de ta présence. C'est ainsi que l'on a aspiré de mes entrailles les restes de toi, pour qu'il n'y ai plus rien, mon petit, mon tout petit.
Alors que l'on ne me dise pas, "ça arrive souvent!", "ce n'était pas encore un bébé!", "ça va aller mieux la prochaine fois", "je connais quelqu'un à qui c'est arrivé bien plus tard dans la grossesse", "tu en ferras un autre", "ce n'est pas grave", " tu es jeune!...", "ça s'arrange, tu verras, avec le temps...", "Dieu à décidé ainsi...", "il vallait mieux cela qu'un enfant mal-formé...", " c'est la sélection naturelle..." ....
Non, ce sont autant de phrases pour museler mon deuil et m'enfermer dans un silence pour seul défense. Un silence pour prison.
Je ne veux pas valoriser ma douleur et passer pour une victime, non, je veux juste pleurer mon enfant jamais né.

Je ne te dis pas adieu mon petit, car en Dieu je ne crois plus, et si mon ventre est vide de toi, mon coeur est à présent ta maison... pour toujours.


                                                                                                                                           Ta Maman